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rp:altay20171002

Six semaines plus tard

<spoiler>Quatre jours plus tôt, dans un salon matriciel de Singapour.

“Particulièrement moche, comme salon. Et ça pullule de malwares, j'ai l'impression de m'être plongé dans une benne à ordures.”
Un persona représentant un robot-ours humanoïde s'avança en direction d'un sofa délabré. La personne qui avait parlé était un nain en costume sombre, portant un masque de kabuki d'oni rouge, assis sur un tabouret de bar.
“Ouais, je sais”, répliqua le mécha-ours. “Ça fait des années que ce salon est abandonné, ça appartenait à une startup qui utilisait le simsens pour que tu puisses te bourrer la gueule avec tes potes via la matrice. Pour contourner les législations locales, tout ça. Ça s'est arrêté quand un hacker a injecté du Black Out dans les réservoirs matriciels. Mais c'est pas pour discuter de ça qu'on est là, pas vrai ?”
L'oni acquiesca. “Vrai. Tu as pu arranger le voyage ?
- J'ai pu. Billets séparés sur six vols différents. Je vous ai dégoté une safehouse dans un ancien immeuble de bureaux. Il faudra des lits de camp mais ça devrait faire l'affaire.
- Nickel.”
Les deux persona se contemplèrent quelques instants. L'ours reprit.
“Bon. Je suppose que c'est la fin du coup ?
- En quelque sorte. Il y a des chances qu'on se voit plus beaucoup après ça.
- Hé, t'es passé à la ligue supérieure. Et puis vu que vos tronches sont connues de la moitié des ombres d'Europe, c'est pas plus mal pour ma confidentialité de rester un peu à l'écart.
- On aura eu un bon run.
- C'est vrai. Professionnel et profitable.”
Le silence tomba à nouveau, comme pour repousser encore et encore le moment de la déconnexion.
Cette fois, c'est l'oni qui reprit. “Merci, Ray. C'était un plaisir de bosser avec toi.
- Plaisir partagé, Splenters.”
Les deux persona se saluèrent avant de disparaître du salon. Quelque part dans un appartement du centre-ville munichois, un fixer et vendeur d'informations ork jetait une poignée de puces de données dans le broyeur à ordures de son immeuble. </spoiler>

Rives du Matsudo, conurbation de Neo-Tokyo. 23h51, heure locale.

L'air vibrait doucement autour d'elle et pourtant on n'entendait pas le moindre son. Le tumulte des rues tokyoïtes s'était évanoui en un battement de cil lorsqu'elle avait franchi le mur d'enceinte. Pour autant, elle n'en était pas surprise le moins du monde; elle s'y attendait même. Le jardin zen dans lequel elle venait de poser ses bottes était flanqué d'annulateurs sonores à opposition de phase, voués à préserver le calme délicat du lieu. À une cinquantaine de mètres devant elle s'élevait une demeure japonaise au style néo-traditionnel. Les toits aux courbes élégantes étaient recouverts de mousse végétale thermo-régulée et les poutres apparentes étaient décorées par des motifs sophistiqués d'inspiration bouddhistes. L'éclairage chaud et doux de lanternes accrochées à des lampadaires en fer forgé lui permettait de distinguer le reflet miroitant de la villa sur la surface d'une petite mare, dans laquelle bullait quelques carpes koï. Bien qu'ostensiblement aisés, les propriétaires ne semblaient pas rechercher l'exposition publique. La résidence était perchée sur les hauteurs d'une île artificielle, à l'écart des complexes résidentiels, et était protégée par un grand mur d'enceinte. L'accès principal consistait en un large portail en cèdre ouvragé, dont seules les poignées en bronze portant l'emblème des Lung trahissaient l'appartenance de la maison.

D'un bond leste et félin, elle se propulsa sur les tuiles d'ardoise de l'arche surplombant le portail. En-dessous d'elle, un garde du corps en complet taupe fumait une cigarette japonaise, assis sur un tabouret en plastacier. Le type ne semblait pas avoir prêté d'attention au claquement sec des jambes cyber en détente, trop concentré à suivre le derby Osaka-Kyoto dans ses écouteurs. Elle resta ainsi perchée plusieurs minutes, suivant avec attention le déroulé des opérations sur le TacNet. Au milieu de sa surimpression RA, dans un flux vidéo à la première personne, elle suivait une ombre se déplaçant de pièce en pièce dans un complexe d'appartements. Le hacker avait obtenu l'adresse de l'immeuble dans le nexus d'un détective privé munichois un peu trop confiant en son firewall Renraku SafeGuard.

<spoiler>Une semaine plus tôt, bar de la banlieue résidentielle de Lünen, Allemagne.

En dépit de l'uniforme, le quadragénaire avait du mal à montrer le moindre signe de confiance en lui. Au contraire, son visage décomposé trahissait un état émotionnel fragile et son interlocutrice, les deux coudes posés sur la table en plasto-formica du café, semblait bien décidée à ne pas lui laisser la moindre seconde de répit.
“Je suis désolé, je sais qu'il comptait sur moi mais… ces yakuzas ont menacé ma famille”, tentait de se justifier l'homme. “Vous avez des enfants ?”, ajouta-t-il, le regard empli d'un espoir ténu de susciter de l'empathie chez la femme blonde qui se tenait en face de lui.
Celle-ci hocha lentement la tête en signe de dénégation.
“Le jour où vous en aurez, vous comprendrez. J'ai fermé les yeux, oui… pour sauver ma famille”. L'homme déglutit. “Je suis désolé pour Marika, mais vraiment, qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre ? Dites-lui que je suis désolé, vraiment !”
- Sincèrement, je pense pas qu'il vous en veuille, officier Fleishmann. Dites-moi simplement ce que vous savez sur les gens qui vous ont contacté, demanda-t-elle sur un ton courtois bien que ferme.
- Deux hommes, bien habillés. L'un portait des nano-tatouages type yakuza. Ils disaient venir de Munich. L'autre m'a donné sa carte, je crois que c'est un genre de détective privé. Je peux vous la donner si vous voulez…
- Je veux bien, oui. Ne vous inquiétez pas, votre hiérarchie ne sera pas mise au courant. Vous n'avez rien à craindre en ce qui nous concerne. En revanche, si j'étais vous officier Fleishmann, la prochaine fois que j'accepte un pot-de-vin de la part des yakuzas, ou bien je refuserais, ou bien j'essaierais de prendre un peu plus de précautions. D'autres runners n'auraient pas été aussi compréhensifs.“

Elle avait terminé sa phrase en enfilant à la hâte une veste kaki sur ses épaules. Tandis que la femme réglait la note au bar, l'officier de la Lone Star resta silencieux, le regard fixé sur la mousse de sa bière qui s'évaporait, bulle après bulle. Sous l'éclairage aux néons, l'insigne brillant sur sa poitrine lui semblait bien terne.</spoiler>

Dans un coin du stream, par entrebâillement d'une porte, elle distinguait un ork, dreadlocks, blouson en cuir et canette de jus de litchi à la main, tenant la jambe à un homme de main fatigué et mal rasé. Le fantôme s'avança vers le yakuza sans qu'il ne semble le remarquer, et en un clin d’œil, le ganger se retrouva étalé sur le sol, le corps parcouru d'un tremblement électrique. Sans attendre, l'ork fouilla ses poches afin d'y dénicher un pass maglock, qu'il utilisa pour pénétrer l'appartement derrière lui, l'ombre sur ses talons. Passant devant une cuisine moderne toute équipée, il fît coulisser une porte en acajou donnant sur un petit salon. Une petite femme européenne d'une soixantaine d'années, les cheveux gris attachés en chignon et lunettes à monture en écailles de crocodile sur le nez, était assise dans un fauteuil devant les actualités du soir. Elle poussa un cri en voyant l'ork entrer. Apparaissant de nulle part, une tête et une main d'elfe se voulant rassurantes plongèrent en sa direction. “Marika Zarthog ? Nous venons pour vous ramener chez vous.”

Une poignée de minutes plus tard, une berline Honda bleue quittait le parking sous-terrain du complexe résidentiel Shiawase-Sumai de Yokohama. À son bord, Yarin et Eidolon ramenaient Marika Zarthog à son fils.

“Marika est sécurisée. Vous pouvez y aller. Faites-lui payer à cet enfoiré.”

Ambiance sonore. Niddon acquiesca et donna le signal de l'assaut. Comme d'un seul homme, les trois rotodrones Shiawase Robotics qui survolaient de la résidence se mirent simultanément en veille. Un instant plus tard, sur un violent riff de shamizen électrique accompagné par un beat J-pop démentiel, le portail de la demeure de Keito Lung vola en éclat, projetant des éclats de bois à plusieurs mètres à la ronde. Une rafale de balles électriques d'Onotari Violator de Niddon vint frapper le gardien de plein fouet avant même que sa main n'atteigne l'intérieur de sa veste. Une poignée de yakuzas estomaqués sortirent du flanc de la maison et se précipitèrent dans la cour. Le premier fût cueilli par les jambes cybernétiques de Niddon s'écrasant sur ses omoplates depuis le mur d'enceinte. Deux gardes furent propulsés dans l'étang aux carpes koï dans un nouveau riff furieux tandis qu'un keytarist au masque de loup, affublé de de néons multicolores, s'avançait en direction de la maison, suivi par un nain nonchalant tirant sur un joint de manabeuh au rythme de la musique. Les trois derniers gangers se trouvèrent finalement pris de court par le vrombissement sonore d'une moto de compétition s'engageant dans l'allée, suivi de la détonation de deux flèches explosives à leurs pieds, ruinant au passage les délicats motifs zen et maculant leurs costumes de terre et de sable. Un troll massif en armure de combat, tenant dans ses gigantesques poignes un arc démesuré descendit de la moto d'un pas déterminé.

<spoiler>Six jours plus tôt, dans les locaux d'une start-up financière hi-tech munichoise…

Les trois hommes étaient assis un open space flambant neuf, jusqu'au plastique qui recouvrait encore certains terminaux de saisie. Toutes les lumières étaient éteintes, à l'exception d'une enseigne lumineuse balisant l'accès à une issue de secours et d'un projecteur tridéo, qui diffusait inlassablement des films d'action hong-kongais à l'arrière de la salle. Sur un des bureaux, une pyramide de canettes de jus de litchi s'élevait quasiment jusqu'au plafond. Une voix décidée s'élevait d'un des fauteuils.
“La réponse est non. Déjà parce que j'ai besoin d'eux pour une extraction et ensuite parce que ce serait non de toute façon.
- Écoute, jusqu'ici notre relation a été professionnelle et courtoise. Vu l'intégralité des services rendus pour ton employeur, je pense que tu peux me rendre ce service. Après ça, on se ne revoit plus jamais. C'est simplement l'affaire de donner quelques jours de congé à tes employés en rentrant du séminaire de team building Saeder-Krupp. De mon côté, je fais disparaître toutes les traces qui me restent concernant notre collaboration et chacun part de son côté.
Une troisième voix s’immisça dans le débat.
- Sois pas con Jibril. De toute façon, si tu refuses, comment est-ce que tu crois qu'Eidolon va le prendre ? Déjà qu'après la dernière fois tu l'as sacrément mise en rogne…
- Par pitié, ne commence pas Yarin, dit la première voix dans un soupir découragé. Décidément, te faire revenir à Munich m'aura coûté cher, Splenters.”</spoiler>

Niddon courût à pleine vitesse en direction du porche, tandis que les yakuzas les plus futés prenaient leurs jambes à leur cou. Oggodt s'approcha de la porte avant de la faire sauter de ses gonds d'un violent coup de botte. Un ganger téméraire se fit renvoyer dans les cordes par l'esprit du son, qui continuait à jouer son rythme tapageur dans un déluge de son et de lumières. Niddon et Oggodt entrèrent dans la demeure. Sans un mot, deux yakuzas qui gardaient le corridor déposèrent les armes et se retirèrent d'eux-mêmes sur le côté. Avançant prudemment en direction de la pièce de vie, Niddon chambra trois balles EX-explosives dans le Violator.

La samurai s'avança dans le salon. Un homme tatoué, en kimono et cheveux gominés, se tenait derrière le canapé et fit feu à plusieurs reprises, avant que les bibelots soigneusement alignés sur sa table basse volent en éclat sous le feu de Niddon. Un accord dévastateur de keytar vint laminer la baie vitrée et la faire voler en milliers d'éclats tranchants, comme pour signaler que toute tentative de fuite serait désespérée. D'une voix forte et déterminée, Niddon héla le yakuza.

“Déposez votre arme, Keito-san, nous n'avons aucun souhait de violence. Croyez-le ou non, c'est une visite de courtoisie.”

Les bras levés en l'air, canon de son arme pointé vers le sol, le visage de Keito Lung était tordu dans une grimace de rage. Tour à tour, ses yeux inspectèrent Niddon, Oggodt et la silhouette de Sven, assis sur une des lanternes du jardin. “NON ! Vous n'avez toujours pas compris ? Je suis puissant ! Ma famille a une énorme influence ici !”

<spoiler>Cinq jours plus tôt, salon de thé Toriyoshi, quartier asiatique de Munich.

“Fenihi-sama, après tout ce qui s'est passé, ce n'est que juste rétribution. Les assets de Venturi Corp ont été liquidés et la famille déshonorée. L'opinion publique attend de voir comment le Mi-Seng va répondre aux accusations qui lient le gumi aux hommes de Bartek.
Le petit homme plissa les yeux derrière ses lunettes argentées, comme pour mieux distinguer son interlocutrice à travers le nuage de vapeur voluptueux qui transpirait de la théière.
“Rien de tout cela ne m'a échappé. Mais ma carrière touche bientôt à sa fin, j'en ai peur, mon influence n'est plus ce qu'elle était. Notre oyabun a pris les mesures qui s'imposaient à l'époque, mais même ses propres contacts ne peuvent difficilement agir jusqu'au Japon.
- Ce n'est pas ce que je vous demande. J'ai simplement besoin que vous intercédiez en sa défaveur. Les choses finiront par se savoir et ce jour-là, la famille devra se demander de quelle côté elle se trouve.
- Est-ce que tu sais quelque chose ?
- Fenihi-sama, les informations vont fuiter. Elles vont éclabousser le clan. Les mercenaires gaijin ont été impliqués dans des affaires qui bafouent notre code d'honneur et bien plus encore. Le Japon doit en être averti et prendre ses dispositions.
Elle poussa du doigt une datachip en direction du wakagashira.
- Des preuves.
- Je vois. J'en parlerais à Yu-sama. Espérons que nos cousins soient disposés à écouter nos conseils.”
La femme s'inclina profondément à plusieurs reprises.
“Merci.”
Le vieux yakuza opina du chef.
“C'est le moins que je puisse faire pour ma protégée. Fais attention à toi.”</spoiler>

Niddon ne pût réprimer un léger sourire. “Il semblerait que certains aient changé d'avis. Un appel de Fenihi-sama expliquant comment tu as dévoyé le nom de ton oncle en traitant avec des mercenaires gaijin n'a pas beaucoup plu à Lung-sama.
- Mensonges ! Tu ignores donc qui je détiens ? Je peux retourner Splenters contre vous d'un claquement de doigt.”
- Tu es sûr ? Qui te dit qu'il n'est pas parmi nous ?
- Il est surveillé ! Son faux déménagement ne m'a empêché de retrouver sa trace. J'ai un homme posté devant chez lui en ce moment même. Regarde !”
Flottant au milieu des airs, une fenêtre RA s'ouvrit sur un complexe résidentiel de luxe en plein cœur de Munich. Sur un balcon du dernier étage, on pouvait distinguer Splenters, en train d'apprécier un délicieux bento. “Êtes-vous prêts à le trahir ? À causer la mort du dernier être qui lui est cher ?” Keito semblait respirer à nouveau, son expression transfigurée par la haine et la colère.
Oggodt pouffa d'un ricanement sonore. “Désolé, mais… En'dol tu peux faire coucou à la caméra s'il te plaît ?”

<spoiler>Trois jours plus tôt, dans un penthouse munichois.

Le petit groupe réuni autour de la samurai paraissait bien hétéroclite. Deux orks, un troll, une elfe, un nain. Un drone Manservant circulait entre les chaises afin de servir des rafraîchissements, le glouglou de l'eau versée dans les tasses rythmant le silence. C'est l'elfe finit par prendre la parole. “On est sûrs que le sprite ne peut pas se retourner contre nous ? Ils peuvent faire ce qu'ils veulent non, c'est pas juste un agent ?”
Un des deux orks, dreadlocks et des lunettes d'aviateur, répliqua. “Non, aucun risque. Ça fonctionne un peu comme un esprit, mais dans la Matrice. Le sprite rend un service, ni plus ni moins.”
Le second ork quant à lui se tartinait le visage d'une sorte de pommade rosâtre. “Bah c'est cool en tout cas. Je suis un peu triste de pas partir avec vous, mais bon, je pourrais m'habituer à cet appart'.”
Le nain rétorqua du tac-au-tac : “Ouais, mieux que ta planque, pas vrai ?”
La blonde mit un terme aux discussions : “Vous avez fini, oui ? Si tout le monde est prêt, on se sépare et on se retrouve au point de rendez-vous. Splenters y sera avant nous pour préparer la safehouse.”
Le groupe acquiesça. “Bonne chance. On se retrouve à l'autre bout du monde.”</spoiler>

Dans une mue kakfaïesque, le nain en costume se transforma en un ork au teint pâle, gagnant soixante centimètres au passage. “Nanocrème, sprite de retouche vidéo et trois jours pour En'dol à apprendre à reproduire les mimiques et la voix de Splenters à la perfection. Avoue qu'on s'est donnés du mal, ton détective privé n'a même pas fait la différence. Quant à Marika, Eidolon l'a sortie de ta safehouse de Roppongi Hills il y a 10 minutes.”
Keito semblait avoir changé de couleur, une expression de surprise et d'horreur flottant sur son visage. Les larmes aux yeux à force de rire, Oggodt lui arracha des mains son revolver.
Sven s'avança du jardin en direction du salon, se déchaussant pour ne pas salir les tatamis. Dans une transition à la fluidité impeccable, la nanocrème s'estompa, révélant le visage de Splenters. “Bonsoir Keito, désolé du bazar. Et toutes mes excuses pour l'entourloupe, Sven est resté devant le portail à l'entrée, au cas où quelqu'un viendrait te rendre une visite nocturne. Comment ça va ?”
Devant l'absence de réponse, le nain poursuivit. Il sortit d'une de ses poches une puce de données, dont il projeta le contenu en RA. “Comme l'a signalé Niddon, c'est une visite professionnelle. Demain à midi, tous les médias japonais et une sélection bien choisie d'influenceurs et de cadres corporatistes un peu partout dans le monde recevront le contenu de cette datachip. Comme tu peux le voir, elle contient un certain nombre d'informations liant une branche voyou de la famille Lung à des terroristes polonais, liés à divers incidents un peu partout en Europe. Les négociations ont été compliquées, entre l'implication du Mi-Seng et de corpos dont le nom sera tut, mais étrangement tout le monde semble avoir été d'accord pour te désigner comme principal responsable de cette affaire. Note par ailleurs que le Mi-Seng a décidé de prélever dans tes fonds pour rembourser les dommages causés à Yu-sama et Monsieur Stocks. Tout ça pour dire que par courtoisie professionnelle, je préférais que tu sois prévenu à l'avance, pour pouvoir prendre tes dispositions.”

Keito sursauta lorsque Niddon s'avança de quelques pas en sa direction, arrachant un de ses coussins du canapé et posant dessus un wakizashi. “Libre à toi à ce que, pour une fois, ton choix se porte sur la voie honorable. Bonne soirée.”
Sur ces mots, la petite équipée vit volte-face et disparût dans les ténèbres du couloir. Keito Lung resta ainsi plusieurs minutes, à contempler le sabre déposé devant lui. Au petit matin, il avait fui. Les autorités portuaires de Hong-Kong retrouvèrent son corps dans un container, exécuté par deux balles dans la nuque.

À l'autre bout du monde, le pire groupe de runners du monde célébrait sa dernière réussite au Shatterwein.

rp/altay20171002.txt · Dernière modification : 2017/10/02 21:40 de Altay